On s'étonne souvent de la désaffection pour les études scientifiques, assez générale dans le monde, opposée en France à l'engouement pour des filières dont on ne voit pas trop à quoi elles mènent (études sportives, psychologiques,...). La folie s'est-elle emparée de ces jeunes?
Mes collègues mathématiciens ou physiciens Arnoux, Fontes, Morel et Treinier, observent au contraire que le comportement des étudiants semble
très rationnel, pour ne pas dire mécanique: le nombre de candidats semblent suivrent avec une étonnant fidélité le nombre des postes mis au concours... quatre ans plus tôt!
Ceci rend d'autant plus déplorable les coups d'accordéon perpertrés par les gouvernements successifs qui, non seulement aggravent l'incertitude propre à des études longues et difficiles, les rendant encore moins attractives, mais aussi font monter et descendre le niveau des candidats recrutés et donc, probablement, le niveau des générations successives d'élèves...
Le propos de ces collègues est de rappeler le système de pré-recrutement des IPES datant des années 1970 qui permettait notamment à des jeunes d'origine modeste (la France d'en bas comme on dit maintenant) de se lancer dans ces études. Son rétablissement serait une mesure concrète qui, sans détruire le cadre de l'élitisme républicain et ses mérites, permettrait de favoriser cette intégration dont on parle si souvent aujourd'hui.
Le texte d'Arnoux, Fontes, Morel et Treinier est publié dans Le Monde daté du 27/12/2005 et disponible
ici.
